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Spoliations et constructions anarchiques : Muabilu promet d’agir

Il n’arrive pas tous les jours que le ministre d’Etat en charge de l’Urbanisme et Habitat abandonne son bureau climatisé de l’Immeuble de la Territoriale, dans la commune de Lingwala, pour palper du doigt des cas de spoliation et de constructions anarchiques le long des cours d’eau, notamment. La journée de ce mardi 23 août 2022 n’a pas été de tout repos pour le ministre des villes, qui s’est rendu sur le pont Lunda Bululu ou Makelele, l’immeuble de 4 niveaux en construction derrière le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya à Bandal Sinkin, avant de chuter derrière la station Engen dans la commune de Kintambo. Au regard de tout ce qu’il a vu, il a promis de faire un rapport au Premier ministre pour la démolition de toutes ces constructions, et prévenir ainsi la catastrophe.

C’est dans les avant-midi que le cortège du ministre de l’Urbanisme et Habitat s’est ébranlé vers la commune de Kitambo, plus précisément du pont Lunda Bululu ou Makelele. Ici, Pius Muabilu qui s’est fait accompagner des membres de son cabinet, de l’administration et de la presse, s’est étonné de l’inconscience de certains Congolais qui ne se gênent pas de rétrécir  le lit de la rivière Makelele et de construire aux abords.

Ici, il a questionné ses collaborateurs pour savoir qui délivrent les documents, dans un secteur où le pouvoir central et la ville province de Kinshasa se partagent certaines compétences. Selon lui, si l’on ne prend garde, Kinshasa risque de connaître la même catastrophe que celle du 20 mai 1990.A la suite de cette catastrophe, beaucoup de Congolais avaient été indemnisés et délocalisés à Mpasa 1 et 2. Malheureusement, constate-t-il, ces compatriotes ont revendu les terrains et sont venus se réinstaller.

A ce niveau, Pius Muabilu a réitéré son slogan selon lequel : ‘’l’Etat ne meurt jamais’’. « Je le dis tous les jours vis-à-vis des spoliateurs des maisons et d’espaces, des gens qui construisent sur des zones non constructives. Le président de la République ne m’a pas mis dans ces bureaux pour jouer au football ou rigoler, c’est pour faire respecter les lois de la République en matière d’Urbanisme. Nul n’est censé ignorer la loi », souligne-t-il.

Pius Muabilu a fait observer qu’après cette catastrophe, l’ancien Premier ministre Lunda Bululu a pris la lourde décision de relever le pont appelé à l’époque Makelele. « Nous sommes à 6 mètres du lit majeur de la rivière, c’est très grave. Avec le remblayage qu’on est en train d’effectuer, ils vont atteindre le fond du pont, c’est-à-dire, si on ne prend garde, le Gouvernement va être obligé de relever le pont. Nous risquons de vivre le plus grand drame que Kinshasa n’a pas connu, pire même qu’en 1990 », prévient-il.

De l’étape de Bandal Sinkin

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Tout juste après le pont Makelele, le cortège ministériel est revenu à Bandal Sinkin. Il s’observe là,  un immeuble de quatre niveaux en construction derrière la résidence Patrick Muyaya, ministre de la Communication et Médias. La maison construite derrière le porte-parole du Gouvernement viole les lois en la matière. Non seulement qu’elle est construite sur quatre niveaux là où il faut en avoir deux, la maison n’a pas de plan approuvé, encore moins de permis de construire.

Comment un architecte peut-il construire une maison qui n’a pas de documents ? Une question qui taraude l’esprit de Pius Muabilu, là où il y a des lois qui existent. « Vous voyez la floraison de documents, de plans d’urbanisme qui doivent être présentés par tout celui qui construit, dans n’importe quel pays sont signés au nom du président de la République, par le ministre national. Il faut toujours aller dans le sens de faire respecter les lois de la République. Il faut reformer et c’est ce que le président de la République est en train de faire », mentionne-t-il.

Et de renchérir que nous avons créé  le fichier unique où tous les services étatiques vont être représentés et nous n’aurons plus qu’un portail unique pour obtenir un permis de construire. « Je crois que nous allons stopper cette anarchie qui s’installe. Quand la population vous dit qu’elle ne sait pas où aller se plaindre, ceci nous interpelle ! », s’indigne le ministre.

Cap sur la station Engen à Kitambo

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La station Engen à Kitambo a été la dernière étape de la tournée d’inspection du ministre d’Etat en charge de l’Urbanisme et Habitat. Pius Muabilu a été plus qu’estomaqué de constater qu’un sujet congolais, de son propre chef, a loti l’espace derrière cette station et décide de ce qu’il faut y construire. Un peu comme si l’Etat était absent !

Pire encore, sur cette place appelée carrière de Kitambo, le spoliateur a rétrécit le lit de la rivière Kalamu, a bouché le collecteur qui amène les eaux de tout Kitambo et est en train de remblayer pour y ériger des constructions.  Et ce, tout en empêchant les eaux usées de la morgue de Kitambo de se déverser dans la rivière Kalamu.

« Quelqu’un prend un espace, sans que nous ayons signé de plan d’urbanisme, il réduit le lit qui n’est resté que mineur et il continue à faire le remblayage pour enterrer complétement le lit majeur. Il construit en cet endroit et prétend qu’il va ériger une centaine de maisons. Pire, c’est le drainage d’eau de tout Kintambo qui est bouché. Les eaux vertes que vous avez vues, proviennent de la morgue de l’hôpital. Et vous avez plus loin un Monsieur qui a construit, mais en détournant la rivière », déplore Pius Muabilu.

Avec le changement climatique et le lit de la rivière qui est rétrécit, et lorsqu’on tient compte de la météo qui est annoncée, Kinshasa risque le pire ! Voilà pourquoi le MINETAT a rédigé son rapport qu’il va déposer chez le Premier ministre dès ce mercredi, afin d’obtenir la démolition de toutes les constructions anarchiques.

Il a terminé par évoquer l’article 3 de l’Arrêté interministériel n°0021 du 29 octobre 1993 portant application de la règlementation sur les servitudes, selon lequel « Sans préjudice des poursuites judiciaires prévues par la loi à charge des contrevenants, toutes constructions érigées en violation des dispositions du présent Arrêté ainsi que d’autres dispositions légales ou réglementaires en la matière, seront démolies aux frais de leurs constructeurs ou propriétaires sans aucune indemnité ».



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