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Meurtre de l’AG de la Maternité « Vijana » à Kinshasa « Le policier avait abandonné son poste »

Il faisait encore jour, lorsqu’on a appris hier mercredi 30 octobre, la mort de M. Yannick Welo, Administrateur de la Maternité « Vijana » située dans la commune de Lingwala, causée par un agent de la Police nationale congolaise, soumis à la sécurité rapprochée du ministre provincial de l’Intérieur et sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières de Kinshasa, Dolly Makambo Nawezi. Un évènement qui a défrayé la chronique, et dont les images ont fait le « buzz » dans les réseaux sociaux. En réalité, le policier qu’on colle à Dolly Makambo, faisait bel et bien partie de sa garde-rapprochée. Que faisait-il à Vijana, alors que son chef direct était encore en son cabinet de travail, et n’avait donné aucun mot d’ordre au fameux policier ? C’est la question qu’il faut se poser quant à ce. Aucun ordre de mission signé par le ministre, ni de mandat d’amener provenant de son cabinet. Ainsi, l’on parle d’un abandon de poste, quand bien même Dolly Makambo qui est cité de partout comme commanditaire n’aurait rien demandé à ses gardes pour prendre d’assaut l’hôpital « Vijana », et enfin tirer à bout portant sur un individu. Une bourde personnelle, et qui constitue une faute grave pour un agent dit de l’ « ordre ». Les dernières nouvelles indiquent que le bourreau a été repéré des heures après son forfait.

En l’espace de seulement trois jours, et cela en une semaine qui n’a pas encore touché à sa fin, la ville province de Kinshasa a enregistré plus d’un cas de tueries orchestrés par des agents des forces de l’ordre et de sécurité. En effet, lundi 28 octobre 2019 dans la commune de Kinshasa, un policier a ouvert le feu sur un motocycliste, communément appelé « Wewa », après quelques minutes de disputes sur le respect du code de la route. Ce policier aurait reproché au moto-transporteur de quitter l’avenue Kasa-Vubu, qui n’est utilisée qu’en un sens. Malheureusement, le « Wewa » n’était pas de cet avis, ignorant le code routier et faisant prévaloir sa propre turpitude. Chose qui va pousser ce dernier à tirer à bout portant sur le malheureux. Ayant mal digéré cette situation, la population a barricadé la route, jusque même à brûler un bus Transco. D’après les informations en notre possession, le policier est aux arrêts, et son procès devrait s’ouvrir d’ici peu.

Mardi 29 octobre, l’on a enregistré deux cas des morts des « Wewas », dont le premier a eu lieu dans la commune de Ngaba où un militaire a tiré sur un motocycliste, et un autre s’est déroulé au niveau du Pont Cabu, où un autre « Wewa » s’est retrouvé brutalement en dessous d’un bus « Esprit de vie ». Pour le premier cas, le commissariat provincial de la Police nationale congolaise/Kinshasa, renseigne que le militaire est aux arrêts. Et pour le second, il s’agissait d’un accident de circulation, après des menaces faites sur le chauffeur du bus « Esprit de vie » par certains jeunes du coin qui voulaient toujours barricader la route. Au finish, le bus a été aussi incendié, et le chauffeur placé aux arrêts pour raison d’enquête.

Ce n’est pas fini ! Hier mercredi 23 octobre, un policier qui fait partie de la garde-rapprochée d’une autorité provinciale de Kinshasa, a aussi tiré sur l’administrateur gérant de la maternité « Vijana » située dans la commune de Lingwala. D’après certains témoins, il s’agit d’un homicide involontaire, car l’objectif était d’arrêter l’AG de « Vijana » pour une affaire de spoliation. Malheureusement par inadvertance, une balle est sortie de la chambre, pour se loger dans le corps de Yannick Welo qui est mort sur-le-coup. Ici de même, la jeep utilisée par la police a été incendiée par la population.

Pour ce cas, le général Sylvano Kasongo a fait savoir qu’il était trop surpris que la suite du ministre provincial ait commis cette bavure.

« Nous ne pouvons pas contrôler les gardes d’une autorité. Je crois que la justice fera son travail. Nous déplorons cela. On va chercher le policier », a dit le général. D’après les informations de dernière heure, l’on a appris que le policier en question serait déjà aux arrêts.

Bref, quatre morts dont trois « Wewas » et un médecin, en seulement trois jours, dans une Capitale dont l’insécurité prend de l’envol et crée la psychose sur le chef de la population. Kinshasa est déjà confrontée au problème d’insécurité causée par les jeunes appelés « Kuluna », mais aussi les enfants de la rue dits « shegués ». Ces derniers qui sont visibles dans de grandes artères de la ville, en l’occurrence le Boulevard du 30 juin, et qui opèrent le jour comme la nuit.

A cela s’ajoute maintenant l’insécurité créée par les agents des forces de l’ordre, porteurs d’armes létales, et qui ne pardonnent pas en cas d’incidents.

 

Le ministre des Droits humains déplore la situation macabre

Déplorant la situation qui sévit actuellement à Kinshasa, le ministre des Droits humains, André Lite Asebea a condamné cet incident et exige des sanctions judiciaires exemplaires à l’endroit du policier.

« Le ministre condamne avec la dernière énergie l’usage inconsidéré d’arme létale par cet agent de l’ordre contre qui il exige des sanctions judiciaires exemplaires. Il n’y a pas de place au sein de nos forces de sécurité et de défense pour des inciviques à la gâchette facile », indique le communiqué du ministre.

Cette situation avait provoqué la révolte des taxis-moto qui avait incendié un bus Transco en début de semaine, ce que le ministre condamne.

« Cependant, tout en comprenant l’indignation suscitée par ce crime abject, le ministre des Droits humains demande aux Congolais, en général et à la communauté des conducteurs des motos-taxis, en particulier, de s’abstenir de se faire justice en répondant à la violence par la violence. Les biens communs déjà peu reluisants ne devraient pas continuellement être sacrifiés sur l’autel des excès de colère des manifestants », poursuit le communiqué.

 

Le BCNDH veut que justice soit faite

De son côté, Abdoul Aziz Thioye, directeur du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNDH) exige des poursuites judiciaires contre les policiers tueurs.

« Il semble que l'auteur présumé est en détention. Nous sommes en train de faire le suivi avec la direction générale de la Police, mais également le Ministère de l’intérieur. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’en réalité, dans le cas de figure, les circonstances qui ont conduit à ce décès restent peu connus, il y a plusieurs versions. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a quelqu’un qui a été tué de la part d’un Policier mais quelle est l’identité de ce policier ? Certains disent que c’est un colonel de la Police et d’autres soutiennent que c’est un agent de la Police. Il nous faut avoir beaucoup plus de clarté, en identifiant l’auteur de cet acte. Mais il n’est pas juste question de l’identifier, il est aussi important de s’assurer qu’il soit arrêté immédiatement et fasse l’objet des poursuites », a-t-il dit.

Est-ce le démon de la fin de l’année qui frappe Kinshasa ? L’affaire



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